Les Autres

La poésie est partout où on veut bien la voir

La discrimination,
C’est la plaie de toutes les nations.
Le problème, c’est les Autres !
Je suis les autres, tous les autres.

Je suis, l’opulence dans toute sa vanité.
L’arrogance de toutes les personnalités.
Je suis, le Libre Penseur bien-pensant
Celui, qui ne fait que passer.
Je suis l’abjecte, l’immonde,
L’équation systématique de notre état du Monde.

Le problème, c’est les autres !
Je suis les autres, tous les autres.

Je suis, acculé, au pied du mur de mes lamentations.
Je suis, l’avorton de toutes les révolutions.
Je suis, le sang versé, l’innocent sacrifié.
Je suis, l’Humanité pendu à l’arbre de la Liberté.

Le problème, c’est les autres !
Je suis les autres, tous les autres.

Je suis, la « discrimination positive »,
Le politiquement correct passé à l’huile d’olive.
Je suis, de tous les combats de quotas,
De tous les électorats.
Et vous verrez, on vous dira

Le problème, c’est les autres !
Je suis les autres, tous les autres.

Je suis, le clandestin, l’immigré.
Le qui-vive désespéré.
Je suis, du paysage,
Je n’ai pas de visage.
Je suis, un compte en banque à découvert,
Le laissé pour compte des actionnaires.
Et là pour le coup,
Le problème, c’est nous !
Enfin, nous et les autres…
Car je suis les autres, tous les autres…

Je suis, la résignation du laisser faire,
Accusé et signé Lucifer.
Je suis, l’indifférence pernicieuse,
La silencieuse permissive.
Je suis, du paysage,
Je n’ai pas de visage.

Le problème, c’est les autres !
Je suis les autres, tous les autres.

Je suis, le capital humain
Qui capitule à deux mains.
Je suis, de tous les siècles,
De toutes les époques.
La rumeur ruminant ses loques.

Le problème, c’est les autres.
Oui, sans doute.
Et vous pouvez me haïr sans artifices,
Me vomir par tous les orifices,
Le problème, c’est les autres.
Tous les Autres !